Quel taux de THC pour conduire ?

Comprendre les seuils légaux pour éviter les sanctions

Le taux de THC permet de caractériser l’infraction « conduite après usage de stupéfiants« .

L’infraction réprimée par la Loi n’est pas de conduire sous l’emprise de stupéfiants mais après avoir consommé des stupéfiants. Cela signifie que même si vous consommez des stupéfiants le week-end, et que vous êtes positif dans le milieu de la semaine lors d’un « contrôle de stupéfiants » effectué par les forces de l’Ordre, vous serez poursuivi pour le délit de « conduite après usage de stupéfiants« .

Quelles sont les sanctions encourues ?
Consultez nos explications complètes sur la conduite après usage de stupéfiants

1. Le taux détectable

Il faut 1 ng/ml de sang de THC pour que la présence de cannabis soit détectée en cas de contrôle de stupéfiants. 

BON À SAVOIR

Les prélèvements salivaires effectués par les forces de l’Ordre ou sanguins effectués par le personnel médical, ne permettent pas de déterminer le taux de THC. Les analyses toxicologiques reviennent simplement positives ou négatives.

2. Pendant combien de temps le THC reste détectable dans l’organisme ?

Ce tableau vous présente les temps ou le THC reste détectable dans les urines, le sang et la salive :

Dans les urines
Dans le sang
Dans la salive
Consommateur occasionnel

3 à 5 jours

Consommateur occasionnel

THC : 2 à 12h qui suivent la consommation

TCH-COOH (molécule de dégradation du cannabis) : jusqu’à 72h après la consommation

Consommateur occasionnel

THC et THC-COOH : 6 à 8h qui suivent la consommation

Consommateur habituel & régulier

30 à 70 jours

Consommateur habituel & régulier

THC : jusqu’à plus d’un mois à compter de la dernière consommation

TCH-COOH (molécule de dégradation du cannabis) : jusqu’à plus d’un mois à compter de la dernière consommation

Consommateur habituel & régulier

THC et TCH-COOH : jusqu’à 10 jours

Dans les urines
Consommateur occasionnel

3 à 5 jours

Consommateur habituel & régulier

30 à 70 jours

Dans le sang
Consommateur occasionnel

THC : 2 à 12h qui suivent la consommation

TCH-COOH (molécule de dégradation du cannabis) : jusqu’à 72h après la consommation

Consommateur habituel & régulier

THC : jusqu’à plus d’un mois à compter de la dernière consommation

TCH-COOH (molécule de dégradation du cannabis) : jusqu’à plus d’un mois à compter de la dernière consommation

Dans la salive
Consommateur occasionnel

THC et THC-COOH : 6 à 8h qui suivent la consommation

Consommateur habituel & régulier

THC et TCH-COOH : jusqu’à 10 jours

Ce tableau vous présente les temps ou la cocaïne reste détectable dans les urines, le sang ou la salive :

Dans les urines
Dans le sang
Dans la salive
Consommateur occasionnel

2 à 4 jours

Consommateur occasionnel

24h à 72h

Consommateur occasionnel

24h à 72h max

Consommateur habituel & régulier

10 à 14 jours

Consommateur habituel & régulier

24h à 72h

Consommateur habituel & régulier

24h à 72h

Dans les urines
Consommateur occasionnel

2 à 4 jours

Consommateur habituel & régulier

10 à 14 jours

Dans le sang
Consommateur occasionnel

24h à 72h

Consommateur habituel & régulier

24h à 72h

Dans la salive
Consommateur occasionnel

24h à 72h max

Consommateur habituel & régulier

24h à 72h

3. La difficulté de la consommation du CBD

En général les réquisitions faites par les forces de l’Ordre au Laboratoire sont faites pour détecter la présence de THC dans le prélèvement et non de cannabidiol. Or, le CBD est un produit à base de cannabidiol avec un taux de THC inférieur à 0,3 %.

Les résultats des analyses du prélèvement salivaire par le Laboratoire ne va pas mentionner le taux de THC mais va revenir positif ou négatif.

La Cour d’Appel de CAEN avait relaxé un prévenu des poursuites de « conduite après usage de stupéfiants » en considérant : 

  1. Que l’expertise toxicologique ne mentionnait pas de taux de THC,
  2. Qu’il n’avait pas été recherché si le CBD que l’intéressé indiquait avoir consommé excédait la teneur admise en THC.
La Procureure Générale de la Cour d'Appel de CAEN a inscrit un pourvoi en Cassation contre cet arrêt.

La Cour de cassation, dans un arrêt du 21 juin 2023 n°22-85530, a considéré :

« En prononçant ainsi, alors que l’autorisation de commercialiser certains dérivés du cannabis, dont la teneur en delta 9 tétrahydrocannabinol, substance elle-même classée comme stupéfiant par l’arrêté susvisé, n’est pas supérieure à 0,30 %, est sans incidence sur l’incrimination de conduite après usage de stupéfiants, cette infraction étant constituée s’il est établi que le prévenu a conduit un véhicule après avoir fait usage d’une substance classée comme stupéfiant, peu important la dose absorbée, la cour d’appel a méconnu les textes précités. »

Ainsi, pour la cour de Cassation, peu importe le taux de THC, si l'analyse toxicologique est positive, l'infraction de "conduite après usage de stupéfiants" est constituée.

Cependant certains Tribunaux ne suivent pas cette jurisprudence et relaxent les prévenus.

Il sera particulièrement important d’apporter au Tribunal la preuve de la bonne foi du prévenu quant à sa consommation de CBD :

Analyses capillaires démontrant la consommation de CBD dans les semaines qui précèdent le contrôle

Analyses sanguines démontrant la présence d’un taux très faible de THC

Les factures nominatives d’achat du CBD

En cas de doute sur votre taux de THC, demandez une vérification par prélèvement sanguin en faisant bien mentionner que vous dites avoir consommé du CBD.

4. Comment réagir en cas de contrôle ?

Lorsque vous faites l’objet d’un contrôle stupéfiants, vous êtes soumis à deux examens :

  1. Un dépistage salivaire,
  2. S’il est positif, vous devez vous soumettre à une vérification.

 

Il existe deux méthodes de vérifications :

  1. La méthode du prélèvement salivaire,
  2. La méthode du prélèvement sanguin.
 
Le choix de la méthode de vérification de stupéfiants est importante car :
  • La méthode du prélèvement salivaire exclut une contre-expertise ultérieure lorsque les résultats vous seront notifiés.
  • La méthode du prélèvement sanguin permet de prélever deux échantillons de sang. L’un des échantillons est examiné immédiatement. L’autre sera conservé pour le cas où vous demanderiez ultérieurement une contre-expertise.

 

Lorsque vous faites l’objet d’un contrôle, les forces de l’Ordre vous demanderont si vous souhaitez « vous réserver le droit de demander une contre expertise« .

 

En vous demandant cela, ils attendent que vous fassiez le choix de la méthode de vérification.

 

Si vous faites le choix de la vérification par prélèvement salivaire, ils vous feront signer une fiche mentionnant que vous renoncez à votre droit de demander une contre expertise.

 

S’ils ne vous font pas signer cette fiche, ils peuvent intégrer dans les questions qui vous sont posées lors de votre audition, le fait que vous ayez renoncé à solliciter ultérieurement une contre expertise ou que vous n’avez pas souhaité de prélèvement sanguin.

 

Si les résultats de l’expertise par le Laboratoire agréé par l’Etat, sont positifs et que vous en êtes surpris, vous ne pourrez pas demander une contre expertise et vous serez nécessairement poursuivi pénalement pour l’infraction de « conduite après usage de stupéfiants ».

Si vous avez un doute sur la manière dont le dépistage salivaire était positif, il est donc conseillé de demander une vérification par prélèvement sanguin.

 

Si vous avez demandé la vérification par prélèvement salivaire et que vous regrettiez, il est conseillé d’effectuer par un Laboratoire de votre choix un prélèvement sanguin ou capillaire du jour même, et de réunir les justificatifs médicaux qui attestent d’un traitement pouvant contrevenir aux tests stupéfiants.

 

Il est préférable de me contacter dès le début de l’interpellation pour que je puisse vous conseiller sur la stratégie de défense à adopter en fonction du déroulement du contrôle, de votre situation personnelle et professionnelle et de la situation des points de votre permis de conduire.

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